Peut-être ça me fera du bien d'écrire un peu?
Vous arrive-t-il, cher lecteur rare et égaré, de remonter les pages de votre blog et de lire ce que vous avez écrit il y a deux ou trois ans? Et ainsi ressentir l'ambiance dans lequel vous étiez, puis les souvenirs qui vont avec et qui font surface.....
Moi ça m'arrive, mais je ne devrais pas, ça me rend triste, nostalgique... Bien que la vie n'était déjà pas facile à cette époque, elle me semble beaucoup plus heureuse que maintenant.
Ok, cartes sur table, à 8h du matin il fait déjà 29°, et l'après-midi et le soir n'en parlons pas, j'étouffe. Il fait trop chaud pour sortir, trop chaud pour marcher, trop chaud pour faire du vélo.
Je suis partie au bout du monde, et tout le monde a encensé mon courage insensé, je me demande pourquoi, est-ce parce qu'on avait hâte de me voir partir, lol; ou peut-être bien est-ce parce que j'incarne le rêve de tout le monde? Avant de partir, à chaque fois que j'en parlais à quelqu'un, je voyais alors leur visage s'illuminer, et me dire : "ooh, waooo, quelle bonne idée!! quelle chance, quel courage! ..."
Est-ce que chacun a une part en lui qui a envie de partir, au loin, et trouver le paradis? Et ça s'appelerait l'espoir?
Enfin bon, à quoi sert de philosopher, le fait est que voilà, je suis partie et c'est comme m'être condamnée à mort. Ici je ne suis rien pour personne et j'ai chaud, trop chaud. Les plages, le lagon, la montagne, tout cela est joli mais je m'ennuie. Je me sens une consommatrice de paysages à fin de me distraire de l'ennuie, de l'angoisse, de la tristesse, de la solitude!
L'angoisse surtout.
Je suis partie par peur de me retrouver "coincée" en France, coincée par quoi: par le temps qui passe, la solitude, par l'obsesssion d'un amour perdu que je n'arrive à pas à perdre..., par la peur de l'avenir...?
J'ai voulu faire un ultime secousse pour changer quelque chose à un quotidien répététif qui semblait se répéter à l'infini; mais j'ai bien peur d'avoir fait la pire connerie qui soit. Pourtant je suis plutôt optimiste. Je me dis tantpis, c'est pas grave, etc .... je me dis je peux toujours revenir. Mais puis-je toujours revenir? Car il y a la fifille avec moi, et en revenant en France, comment trouver une place dans un établissement spécialisé, sachant que la plupart est complet, et là où elle était elle ne veux pas retourner ...
Non, un retour n'est plus possible, c'est impossible, un retour c'est forcément encore un départ, et encore tout re-recommencer.
Il fait chaud, je me refugie devant le ventilateur et l'ordi; dès que j'ouvre la porte, des bouffées d'air chaud et humide, le gros bruit des cars qui passent, les voitures avec le son à fond, le brouhaha de cette fourmillière sous le soleil brûlant me rappellent que je suis nulpart au bout du monde.
Il n'y a que sur internet que tout est resté... pareil.