comme d'habitude

Souvent on parle de la crainte que dans une vie de couple l'habitude s'installe. Mais l'habitude s'installe partout. On s'habitue aussi bien à la solitude, on s'habitue à la pluie comme au soleil, au silence comme au bruit, on s'habitue même aux mauvais traitements, ou au contraire, des bonnes choses peuvent devenir une habitude à un point qu'on ne sent plus leurs bienfaits.
Je déteste cette "faculté" de s'habituer.  L'habitude nous ancre dans une situation, pire, endort nos sens, crée la peur du changement...
On ne sait plus si on est heureux ou mal, si notre perception d'une situation est bonne ou déformée.
Car, oui, on s'habitue à des situations toxiques, et on finit par oublier qu'elles le sont, puisqu'on y est habitué.. Et en changer fait peur, ça peut même nous paraitre insensé et irraisonnable. 
On en oublierait qu'on est malheureux, tellement qu'on y est habitué... on peut s'enfoncer petit à petit sans se rendre compte, tel la grenouille qui reste dans l'eau qui chauffe..
Je déteste être assommée à coups d'habitude.
                                                                                                                            

Comments

[valserine]

l'habitude est très perverse, je trouve.. même dans les relations humaines, elle pointe son nez très tôt, dès la rencontre parfois, et on se retrouve enfermé. je crois que c'est au niveau humain
que je suis la plus vigilante parce que ça me fait peur.. non pas de m'habituer à l'autre, ça c'est de l'intilmité, mais d'enfermer ou d'être enfermée par l'autre dans un mode de fonctionnement.


sinon il y a des habitudes que j'aime au quotidien et que j'appelle mes rituels... mais c'est sûrement juste pour faire plus joli ! :-)


quant à ce que dit KT sur le fait de s'aimer je suis tout à fait d'accord ! c'est la grande mode ces dernières années, s'aimer soi-même.. peut-être que s'aimer soi-même c'est juste avoir
l'indulgence envers soi, celle qui permet aussi l'indulgence envers les autres.. parce que justement on connaît nos poubelles et ainsi celles des autres nous dégoûtent moins ...

[dawn]

Oui, s'aimer soi-meme c'est sûrement qqchose comme cela, ... mais cependant, là aussi, on peut être très sévère avec soi, et très tolérant avec les autres. 
Moi je n'ai pas de recette du tout,  lol, tu le sais bien...  mais je préfère ceux/celles "défaillants" et lucides sur leurs défaillances ou désamour,  à un "connard qui s'aime".
  De loin mem.

Et, oui, je le pense aussi que l'habitude est très perverse, justement..  Dès qu'on s'habitue à l'autre et qu'on se dit, il ou elle va sûrement réagir comme ci ou comme ça, déjà on
l'enferme, et on s'enferme.
Enfin bref..  difficile d'en etre complètement débarassé, ..mais je n'aime pas ça

[kt]

exactement.... c'est pratiquement un labsus révelateur de la mama... l'habitude structure et "rend libre" !!!!!   elle structure certes, dejà par le fait qu'elle est répetitive et identique,
oui, mais qu'elle rende libre?!!!! LA BONNE BLAGUE ! L'habitude SECURISE, c'est une planque, un socle oui, pour s'y cacher de l'imprévu et donc du danger éventuel. L'habitude quand elle est
choisie et non forcée, c'est un cocoon, la couette sous laquelle on se cache du monde et du Hasard, puisque l'habitude , on la maitrise et on la façonne, et que rien n'échappe l'espace d'un
moment à notre volonté. Mais elle ne rend en AUCUN CAS libre....je crois vu ce qu'écrit, la mama ne connait pas la liberté, ou alors elle confond la discipline et le faux sentiment de maitrise
avec la libérté. C'est très révelateur effectivement de son etat d'esprit. Sa liberté , par habitude, ressemble à celle des soldats ou des moines!

[dawn]

 oui  ..

oui ça fait penser aux rituels, des soldats ou des religieux qui pensent trouver une spiritualité en priant tous les jours aux mêmes heures de la mem façon etc...  c'est comme une forme
d'hypnose en fait (tout comme métro boulot dodo tjs aux mems heures) 

[mamalilou]

l'habitude structure et rend libre... c'est paradoxal pour qui ne choisit pas ses habitudes et se sent donc contraint...


en choisissant ses "habitudes", la part de "conditionnements" que l'on met dans nos actions comme dans nos relations, on compartimente une sorte de socle de sécurité, voire d'efficacité... c'est
ainsi qu'à force de préparer la même blanquette, elle devient parfaite, et on en redemande... pour ne faire que cette analogie...


ce qui n'empêche pas de partir à la découverte culinaire selon le budget... héhé...


en choisissant ensemble son resto... ou pas!!!


bisous, et pas que par habitude!!!

[dawn]

je ne suis pas d'accord, comme souvent, comme d'habitude, mais pas par habitude.. lol

c'est marrant parce qu'en fait je trouve que ton comm correspond bien à ta façon de "raisonner" : ...certes ces habitudes donne une sorte d'efficacité.. limitée.
Ce "socle de sécurité" dont tu parles est bien la base de beaucoup de dogmes..

 

[kt]

oui ...bof, moi je crois qu'il n'y a pas de regles .... deux désiquilibrés peuvent bien s'équilibrer et là c'est le grand amour.... ou alors un pas bien peut trouver son équilibre chez une qui
s'aime et qui l'aime ou visversa.....Non, je ne pense pas que ca soit de l'algèbre , ni une science......Et puis comment savoir à l'avance ce qu'est l'autre? impossible. Et puis qu'est ce que
s'aimer?!!! ca n'en fait pas quelqu'un de bien à fréquenter ca. Jen connais plein de vrais connards qui s'aiment.....Non , la magie de "la rencontre" n'a pas recette. Et se connaitre n'est pas
forcement gage de faire le bonheur de soi ni d'un autre. Generalement ceux qui se connaissent réelement, sont ceux qui ont souffert pour X raison, qui ont vu leur côté obscure, et ceux-là,
rarement s'aiment.

[dawn]

 oui ben voilà, bien dit... 
je le pense aussi et c'est un peu ce que j'ai voulu dire  

[sunnyboy]

Ce n'est pas ce que je dis, je repondais juste à ta question par rapport à ce nouveau serpent qui se mord la queue et cette motivation à la rencontre par... une rencontre.


Evite-toi alors si tu t'es trop rencontrée..


Avec mon experience, je le crois hélas oui, toutes les personnes que j'ai rencontré dans ma vie et qui n'etaient pas en accord avec elles-mêmes ou qui ne s'aimaient guere, m'en ont fait baver un
jour ou l'autre avec divers reproches qui pouvaient s'appliquer à eux mêmes d'une autre façon (mais c'est un autre débat).

[dawn]

oui.. ben.. je te réponds ceci (c pas mèchant hein, et c ptetre assez bizar, si tu ne comprends pas ce que je veux dire c pas grave) :
-moi aussi j'en ai rencontré pleins des comme ça.. et alors je me dis  : pourquoi c ceux-là que tu rencontres?  ou est-ce juste une impression..., et pas la bonne question?  ptetre
qu'au final, eux s'aiment bien plus que moi je m'aime...   

[sunnyboy]

Ah non! Je ne suis pas d'accord, je m'insurge, j'houspille... 


Pour faire une rencontre, il ne faut pas faire d'autres rencontres, il faut se rencontrer soi-même d'abord.. Je dis pas pour une grande rencontre, qu'il ne faudra pas passer par d'autres
rencontres mais comme le dit ou l'ecrit C. Singer "tant que nous en sommes pas en amour avec nous même (pas la peine de s'admirer hien ;) ), il est évident que nous sommes des fréquentations
dangereuses pour les autres"


Et je rajouterais: pas la peine non plus de farfouiller trop loin ou faire une analyse, aprecier simplement à sa juste valeur certains gestes que l'on peut faire pour soi. Bon, bah il faut quand
même commencer quelque part..oui mais quoi? 

[dawn]

 alors là c'est moi rouspette!  ce n'est pas parce que on se bataille contre l'habitude, qu'on ne s'est pas
rencontré soi!! Justement, je me suis assez rencontrée, lol. C'est une habitude dont je changerais bien.
Mais meme dans le fond je ne suis pas d'acc, avec la citation..  nos défaillances et nos déchirures n'empechent pas de rencontrer l'autre, et on peut en aimer d'autres, meme si on ne s'aime
pas trop soi....  il faut bien faire sa route comme on est,  si on devait rencontrer rien ni personne avant d'être "en amour avec soi" ben ptin..  

[sunnyboy]

Tu as raison. Je suis dans ce mode de pensée en ce moment et je cherche tous les moyens d'en sortir.. Mais le probleme, c'est de trouver le moyen de trouver ces moyens d'en sortir justement!
C'est le serpent qui se mord la queue et on se dit qu'on finira bien par s'en sortir.


Et puis il y a bien un moment ou l'on s'en sort, ou, de maniere plus légere, où l'on perçoit le petit changement. C'est facile à dire, mais on peut tous avoir des souvenirs de ces moments où un
cap a été passé et les savourer.


Parfois, j'en viens a envier ces gens soit-disant libres, les gens qui n'aiment pas trop s'attacher et changer de regions souvent voire même de partenaire, même si là aussi il y a habitude.
Néanmoins, je crois que la seule chose qui ne soit pas habituelle c'est justement la rencontre, la surprise.  Car il n'y en a pas tant que ça des rencontres intéressantes, même pour du
boulot, pas de quoi s'habituer donc.. Et le plus gros du travail pour sortir de l'habitude, justement c'est de se préparer a cette, ces rencontres. De quelle façon? Je ne sais
pas.  Peut-être un entrainement de l'esprit particulier..

[dawn]

La rencontre... celle qui inspire, renouvelle, fait vibrer, vivre!
C'est toujours comme un super-cadeau de la vie, une Chance...
Peut-être qu'on peut s'y préparer, je ne sais pas... sinon je pense qu'on peut "entrainer" son esprit à rester un peu neuf, ou , du moins, être vigilant à ne pas se laisser ronger par l'habitude.
 Mais pour ça il faut une motivation....  une rencontre?    lol, re-voilà le serpent..

[kt]

elle s'y est contrainte, faute de choix....Mais ce n'est pas que de s'habituer... on ne s'habitue jamais à la souffrance, quelle qu'elle soit,  on se soumet et on fait avec, et comme tu dis,
ca devient "une habitude" dans le sens répetitif, mais on ne s'y fait PAS 

[dawn]

oui, habitude dans le sens répétitif, et parce que on oublie comment c'est sans souffrance..  

[kt]

C'est vrai.... comme d'hbituuuuuudeeeeee...Mais on ne s'habitue jamais à la douleur!

[dawn]

d'une certaine façon, si, peut-être.
quand on a mal on a toujours mal, mais qd ça dure longtemps on oublie comment c'est de ne pas avoir mal...  je ne sais pas pour toi biensûr, mais ma fille a eu mal, très mal, tous les jours,
et toute la journée,  pendant des années, et dès l'âge de 8 mois.  Du coup elle ne savait pas ce que c'ést de ne pas avoir mal.  L'habitude n'effaçait pas sa douleur, mais sa
douleur était l'habitude de tous les jours.